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Sminaire international du Labex Futurs urbains co-organis par le LabUrba, le LVMT, lUniversit HafenCity de Hambourg avec le soutien de lENS de Lyon Penser l'urbain par l'image / Mit Bildern das Urbane denken Pratiques de


  1. Séminaire international du Labex Futurs urbains co-organisé par le Lab’Urba, le LVMT, l’Université HafenCity de Hambourg avec le soutien de l’ENS de Lyon Penser l'urbain par l'image / Mit Bildern das Urbane denken Pratiques de collaborations entre chercheurs et « producteurs d'images » dans les études urbaines Praktiken der Zusammenarbeit zwischen ForscherInnen und BildproduzentInnen in der Stadtforschung Projet scientifique 2014-2015 Responsables scientifiques : Dr. Florine Ballif, Dr. Cécile Cuny, Prof. Dr. Alexa Färber et Dr. Anne Jarrigeon 1

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  3. Aux États-Unis, l'usage de l'image comme pratique d'enquête s'est imposé depuis plusieurs décennies en anthropologie sociale, en histoire et en psychologie (Bateson, Mead, 1942 ; Collier, Collier, 1967 ; Edwards, 1992). En France, on assiste à un découplage entre le film, dont la légitimité est bien assise en anthropologie, et la photographie, dont la diffusion, plus tardive, reste limitée à certaines disciplines des sciences sociales (Garrigues, 1991 ; Piette, 1992 ; Terrenoire, 1985 ; Conord, 2007). La légitimité scientifique accordée à l'image varie également d'une discipline à l'autre, à l'intérieur des sciences sociales. Alors que la sociologie visuelle ne dispose pas encore d'une reconnaissance institutionnelle en France ou en Allemagne, l'histoire de l'art joue un rôle moteur dans l'émergence et la constitution des « sciences de l'image » (Bildwissenschaften) comme champ académique autonome aux Etats-Unis et en Europe depuis les années 1970 (Bachmann-Medick, 2006 ; Belting, 2007 ; Boehm, 1994 ; Mitchell, 1994). L'enjeu du projet scientifique qui anime actuellement ce champ est de considérer l'image non plus seulement comme un objet de recherche, mais de lui reconnaître une intelligence propre et un rôle dans le façonnement des sociétés, dans un contexte où la théorie ne serait pas à la hauteur de la signification sociale et de l’omniprésence des images dans les sociétés contemporaines (Stiegler, 2008). L'hypothèse sous-jacente de ce projet consiste ainsi à prendre au sérieux le programme des « sciences de l'image », en explorant la façon dont les collaborations entre chercheurs et producteurs d'images (photographes, vidéastes, cinéastes, etc.) peuvent insuffler de nouvelles perspectives à la connaissance de la ville et de ses territoires, tout en renouvelant les débats méthodologiques et épistémologiques déjà bien engagés au sein de ce champ (Grosjean, Thibaud, 2001 ; Knowles, Sweetman, 2004 ; Jarrigeon, 2012, 2013 ; Cuny, Färber, Hägele, 2014 ; Conord, Cuny, 2014). Un précédent programme 1 , qui impliquait une partie des organisatrices et participantes du présent projet, a permis de réaliser un premier état des lieux des usages de la photographie dans la recherche urbaine, mettant en évidence l'existence de collaborations entre chercheurs et photographes des deux côtés du Rhin (Latour, Hermant, 1998 ; Bruns-Berentelg et al., 2010). Le présent projet visera ainsi à élargir cet état des lieux à des collaborations plus anciennes, impliquant d'autres producteurs d'images (cinéastes et vidéastes notamment), et à examiner de manière systématique le statut des « producteurs d'images » et leur rôle dans ces collaborations, ainsi que les effets des pratiques de collaboration sur la construction 1 Photographier la ville : une nouvelle dimension de l'enquête ?, PFR du CIERA 2010-2011, sous la direction de Cécile Cuny, Alexa Färber, Héloïse Nez et Hélène Steinmetz, dans le cadre d'un partenariat entre les UMR CRESPPA-CSU et LAVUE, l'Université HafenCity de Hambourg, l'ENS Ulm et la MSH Paris-Nord. . 3

  4. des objets de recherche, des dispositifs d'enquête, le format, le statut et les conditions de réception de leurs résultats (Färber 2013). Un second acquis du programme précédent concerne la réflexion menée à partir de corpus de photographies relevant du champ de l'art et mobilisés par des chercheurs en sciences sociales pour une analyse des pratiques et du changement urbains (Jarrigeon, 2010, 2012, 2013 ; Cuny, Färber, Hägele, 2014). Ces travaux ont en effet montré comment la capacité de la photographie à nous faire voir des images par- delà l'espace et le temps pouvait servir une construction/déconstruction visuelle, narrative et critique de la manière dont les transformations urbaines modèlent les mémoires et les imaginaires urbains. Dans ce projet, il s'agira donc aussi de mener une réflexion sur l'image comme modalité du discours scientifique, sur les emprunts réciproques entre sciences sociales et démarches artistiques et sur les pratiques de collaboration qui se développent à la frontière entre art et sciences sociales (Lessage, Busch, 2007 ; Bippus, 2009). Le programme est composé de trois manifestations dont l'enjeu est à la fois de structurer les échanges à l'intérieur du réseau et de garantir la diffusion de ses travaux. L'accent sera mis sur la confrontation des pratiques de collaboration expérimentées des deux côtés du Rhin ; sur les échanges entre chercheurs confirmés et doctorants ; et sur la mise en évidence des questions méthodologiques et épistémologiques que soulèvent les collaborations entre chercheurs et producteurs d'images à l'intérieur du champ des études urbaines. 1/ La première journée d'étude, intitulée « Pratiques de collaborations entre chercheurs et producteurs d'images : expériences historiques et contemporaines » se déroulera les 13 et 14 février 2014. Elle sera consacrée à un premier tour d'horizon des pratiques de collaborations associant chercheurs et « producteurs d'images » dans le domaine des études urbaines. Ces pratiques seront confrontées de manières diachroniques à travers des cas historiques (Françoise Choay et Jean- Louis Bloch-Lainé) ; de manière synchronique à travers des cas associant plusieurs médiums. Ces pratiques seront analysées « in situ » et viseront à répondre aux questions suivantes : comment se structure le collectif de recherche ? Quel est le statut des différents collaborateurs, en particulier des « producteurs d'image » à l'intérieur du collectif ? Comment les images interviennent-elles dans la construction de l'objet de la recherche ? Comment le savoir scientifique est-il transposé d’un médium à l’autre ? Sous quels formats les résultats de la collaboration sont-ils publiés ? Quelles pratiques et savoir-faire la production de ces formats mettent-ils en 4

  5. jeu ? Quelle place et quel statut y tient l'image ? Comment les pratiques de collaboration évoluent-elles au fil de la collaboration ? 2/ La seconde journée d’étude aura pour thème « Entre art et sciences : des pratiques aux frontières » et aura lieu en juin 2014. De nombreux chercheurs prennent appui sur des œuvres artistiques ou des corpus d’images issus du champ de l’art pour penser le monde urbain passé et contemporain. Ces approches esthétiques nourrissent des analyses sur la forme urbaine et ses transformations, sur l’expérience sensible des villes, ou encore sur les utopies urbaines. Nous avons exploré lors d’une journée d’étude récente l’influence des pratiques artistiques sur celles des chercheurs-producteurs d’image engagés dans la recherche urbaine 2 . Si certaines pratiques, notamment documentaires semblent très valorisées, d’autres plus expérimentales ou « plasticiennes » (Baqué, 1998) ont encore du mal à trouver des modes de légitimation scientifiques. Les artistes travaillant autour, sur, dans l’espace urbain trouvent quant à eux parfois une place et une scène d’exposition institutionnelle dans le cadre des projets d’aménagement. Ils participent à plus d’un titre à la dynamique des « villes créatives » (Vivant, 2009). Leurs engagements politiques et leurs modes d’action ne coïncident pas toujours avec les enjeux politiques et communicationnels à l’œuvre dans ce qui est présenté comme des collaborations. Enfin, certains artistes de par leur manière de travailler sur la ville et d’y intervenir, dans des cadres de commandes publiques ou non, convoquent parfois explicitement des catégories communes aux démarches scientifiques: ils évoquent par exemple leur « terrain d’étude », leur « recherche » et leurs « expérimentations ». Nous faisons l’hypothèse que ces usages ne sont pas seulement métaphoriques et sont révélateurs d'emprunts faits aux démarches scientifiques. L’enjeu de cette journée sera d’aborder ces différentes perspectives en questionnant des pratiques aux frontières : quand la recherche devient art, quand l’artiste devient chercheur- expérimentateur de l’urbain. Il s’agira de porter un regard sur l’art urbain, art public ou « art contextuel » (Ardenne, 2002) en privilégiant une approche méthodologique et une visée épistémologique centrée à la fois sur les modes de faire et d’interroger l’urbain, sur les temporalités en jeu et sur les dispositifs de 2 Journée d’étude : « Circulations, références, emprunts : quelle (s) culture (s) visuelle (s) dans les études urbaines? », Ballif B, Cuny C. et Jarrigeon A. org., le 19 mars 2012, Institut d’urbanisme de Paris. 5

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